vendredi 13 mars 2015

Emotions - piège ou nécessité?


   Vaste sujet qui demande quelques réflexions.

   De nos jours, les émotions sont omniprésentes, à tel point que les média font passer la moindre information dans cet emballage, que les politiques préfèrent les solliciter plutôt que de s'adresser à notre jugement libre et réfléchi, et nous sommes en droit de nous demander si elles ne servent pas une manipulation massive.


   Personnellement, je m'en suis souvent méfiée, par tempérament sans doute, par une vraie aversion pour le trop plein de larmes et la dissolution totale du jugement dans ce déluge.
   Ceci dit, tenter de maîtriser ses émotions ne veut pas dire en être incapable. La maîtrise permet de les formuler, de les comprendre et par conséquent, de les vivre en profondeur plutôt que de les dissoudre dans une hécatombe lacrimale.
   J'avoue qu'il m'est arrivé de pleurer même au cinéma, à certains moments du Cercle des poètes disparus (les adieux du professeur à sa classe), Le choix de Sophie (la mère obligée de désigner un de ses enfants pour l'envoyer dans une famille allemande et l'autre dans le camp de la mort).
   Pourquoi certaines choses les provoquent et pas d'autres?
Il paraîtrait qu'elles font appel à des souvenirs lointains, tellement enfouis que nous n'en avons plus aucune conscience. Un événement les fait remonter à la surface, telle une éruption volcanique... Les émotions conscientes et souvent inconscientes dirigeraient nos choix et nos comportements.
   On dit parfois "être submergé d'émotion". Je me suis toujours méfiée de cette expression. Qui dit "submergé", n'est pas loin de "coulé"...
   On peut porter un jugement de valeur sans émotion, mais la révélation de nos propres valeurs passe obligatoirement par l'émotion.

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